Comme prévu depuis plusieurs années, la Grèce va faire faillite.
Les dirigeants européens ont bien tenté d’affirmer le contraire pour cacher leur incompétence mais la réalité les rattrape.
Trois questions se posent et je vais tenter de répondre à ces questions.
1) Qui va payer cette faillite ?
Comme je l’avais rappelé récemment dans ce billet, les responsables de la situation de la Grèce ce sont avant tout les grecques aux même. Il serait donc normal que les grecques payent ou du moins que ceux qui leur ont originellement prêté de l’argent (en gros, les banques européennes) prennent leurs pertes.
Rater !
Bruxelles, dans un excès d’ultra-libéralisme (pour ceux qui ne comprendraient pas, c’est ironique…) a décidé, démocratiquement et sans aucun rapport avec la capitalisme de connivence (c’est toujours de l’ironie…), de se substituer aux banques et de faire payer le risque et l’incompétence des banquiers (et leur avarice) aux contribuables européens.
En gros, nous allons payer les pertes que les banques privées n’ont pas voulu prendre malgré les risques qu’elles ont pris et les profits qu’elles ont fait et tout ça avec la bénédiction de nos dirigeants.
Waouh !!! C’est tellement libéral ça !!!
Bref, c’est nous, européens, qui, d’une façon ou d’une autre allons payer pour les errements des gouvernements grecques et les privilèges des fonctionnaires grecques.
Rassurez vous, en France c’est pareil, le privé paye pour les privilèges des fonctionnaires.
2) La Grèce doit elle sortir de l’euro ?
Elle n’aurait jamais du y rentrer donc oui. Elle a truqué ses comptes, elle a menti, son économie est celle d’un pays du tiers-monde, elle n’a rien à faire dans la zone euro.
je pense qu’elle doit en sortir ne serait ce que pour pouvoir rétablir une économie digne de ce nom avec une monnaie qui reflète les composantes de l’économie grecque.
Je ne sais pas si vous êtes allés en Grèce récemment mais c’est très cher ! Pas du tout les prix qu’on s’attend à trouver dans un pays en faillite (limite pays du tiers-monde). Imaginez l’explosion du tourisme si la Grèce repasse à un drachme dévalué de 30% ou 50% par rapport à l’euro !
De plus, et contrairement à ce qui est souvent raconté, les grecques (beaucoup de grecques) ayant retiré une bonne partie de leur argent des banques, ayant mis tout cela à l’étranger ou sous leur matelas, si jamais ils repassent au drachme, leur pouvoir d’achat ne sera donc pas ou peu affecté voir même serai augmenté par la dévaluation du drachme.
Donc oui, aussi bien pour les européens que pour les grecques, la Grèce doit sortir de l’euro.
3) La Grèce va-t-elle sortir de l’euro ?
La j’en doute…
Les dirigeants européens vont avoir du mal à reconnaître leur échec et leur incompétence sur la résolution de cette crise et les grecques savent (j’espère qu’ils savent) que l’euro leur a permis de vivre très très au dessus de leur moyen avec un secteur publique obèse et disposant de privilèges hallucinants (toute ressemblance avec un pays de l’ouest de l’Europe n’est pas fortuite).
L’euro leur a permis de ne ne taxer ni les armateurs ni l’Eglise Orthodoxe. L’euro leur a permis de s’acheter des SUV et de se construire des piscines sans les déclarer et d’ailleurs, les gouvernements grecques n’ont jamais essayé de collecter correctement les impôts.
Et visiblement, les grecques semblent attacher à cet euro, créature improbable et malsaine, cette monnaie incongrue au seins d’une zone économique (la zone euro) très loin d’être optimal.
On verra, mais quoi qu’il arrive nous allons payer et ce ne sera pas bon pour la France et les Français.